Histoire Du Congo avant 1960


kimpa Vita


A en croire les historiens et les vestiges du paléolithique retrouvés, l’occupation du pays remonte à 7000 ans avant J.C. La pratique de la métallurgie du fer par des populations en voie de sédentarisation atteste également de l’occupation plus tard du territoire par des populations dont on ne sait pas grand-chose. Ce n’est que bien plus tard que les Pygmées sont venus s’installer dans cette région du continent.



L’installation des Bantous dans la région a lieu au début de notre ère. Venus du nord, ils ont longé la côte et les cours d’eau. Leur arrivée a pour conséquence l’apparition de plusieurs peuples et cultures. Les Kota, les Batéké, les Bakongo, les Mbochi et d’autres peuples créent leurs royaumes dans les terres situées au nord du pays, dans le massif du Mayombe ou encore sur la côte. 


Au XVème siècle, les côtes afrcaines sont découvertes par les navigateurs européens. Très vite des relations commerciales se mettent en place entre les peuples et les missionnaires portugais s’activent à convertir les populations animistes, provoquant ainsi un véritable choc des cultures, un bouleversement des coutumes et des esprits.

Le Roi Makoko

En 1482, Don Diego Cao, un explorateur portugais, atteint l’embouchure du Congo et découvre les royaumes du Loango et du Kongo. Le royaume du Loango, qui est vassal du royaume du Kongo, occupe les terres situées au Nord et à l’Est du fleuve. Les terres qui se trouvent près de l’embouchure du fleuve et qui s’étendent jusqu’à la rivière Cuanza sont sous le contrôle du royaume du Kongo. 
Des relations commerciales basées sur des échanges de produits divers sont misent en place. Le Kongo reçoit des produits manufacturés et le Portugal importe des denrées exotiques et de la main d’œuvre. 





Pierre Savorgnan de Brazza

Malgré un demi-siècle de relations amicales et égalitaires entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume (baptisée Sao Salvador par les Portugais), la situation se dégrade en raison des nombreux conflits qui apparaissent dans les provinces et qui ont pour origine l’intensification de la traite des Noirs. Traite qui déstabilise le Royaume du Kongo démographiquement, politiquement et socialement, et provoque ainsi sa destruction. 
La conséquence de la destruction du royaume, de la traite, des guerres et de l’évangélisation par les missionnaires est l’émergence de mouvements messianiques syncrétiques comme celui des Antoniens, qui se donnent pour mission de restaurer le royaume. Le mouvement des Antoniens a à sa tête Kimpa Vita, une prophétesse connue aussi sous le nom de Dona Béatrice et surnommée la « Jeanne d’Arc du Kongo ». 



La lutte des Antoniens pour libérer le Kongo du joug des étrangers durera jusqu’à la condamnation à mort de Kimpa Vita par les autorités ecclésiastiques portugaises. Accusée d'hérésie, elle sera brûlée vive en 1706. 

Au XIXe siècle débute les grandes explorations de l’Afrique par les européens. En 1879, Pierre Savorgnan de Brazza, qui devance l’explorateur Henry Morton Stanley, découvre le Congo après avoir remonté le cours de l’Ogoué. Un traité de protectorat est alors signé en 1880 avec le souverain des Batéké, le roi Makoko, plaçant ainsi le territoire sous protectorat français. Il fonde ainsi le poste de Mfoa, qui deviendra plus tard la ville de Brazzaville 

Andree matsoua

Peu de temps après le lieutenant Cordier signe à son tour un traité avec le roi du Loango, et fonde en 1883 la ville de Pointe-Noire. 

En 1885, les puissances européennes se partagent le continent africain lors du Congrès de Berlin qui se tient du 15 novembre 1884 au 23 février 1885. 
En 1891, la colonie du Congo français est créée. Ce qui a pour conséquence l’exploitation à outrance des ressources naturelles du pays par des compagnies concessionnaires françaises. Le travail forcé se développe, les conditions de travail deviennent inhumaines et l’on compte les morts par milliers. 
En 1903, la région est baptisé le Moyen-Congo. 
En 1910, l’AEF (Afrique équatoriale française) est créée. Il s’agit d’un gouvernement général qui regroupe en une fédération les quatre territoires français de l’Afrique équatoriale, à savoir le Gabon, le Moyen-Congo (l’actuel Congo-Brazzaville), l’Oubangui-Chari (l’actuel Centrafrique) et le Tchad. Brazzaville est la capitale de l’A.E.F. 

Dans les années vingt, le traitement qu’inflige les colons aux colonisés conduit ces derniers à rejoindre des cultes syncrétiques, des mouvements anti-colons, souvent politico-religieux, dans la lutte anti-coloniale. Le kakisme, le Kibanguisme ou encore le matwanisme voient le jour. 
Le matswanisme est né de l’influence posthume de André Matswa (ou Matsoua) sur les colonisés en lutte contre les colons. 
En 1926, André Matswa, qui s’était engagé dans les Tirailleurs sénégalais pendant la deuxième guerre mondiale et combattu pour la France, fonde à Paris l’Amicale des originaires de l’A.E.F., qui se donne pour mission de venir en aide aux anciens combattants africains. Cette Amicale qui au départ est non politique, se met à encourager le développement du syndicalisme africain en raison des nombreux abus qui naissent du système coloniale. De retour en Afrique, il est très vite incarcéré par l’administration coloniale qui redoute son influence grandissante sur la population noire. Il est déporté au Tchad, où il meurt dans sa cellule en 1942. 
En 1940, pendant la Seconde Guerre Mondiale, Brazzaville devient la capitale de la France libre. 
En 1944, la Conférence de Brazzaville réunit les forces de la France libre. Les représentants des colonies africaines françaises sont présents, et c’est à eux que s’adresse le Discours de Brazzaville que prononce Charles de Gaulle. Dans ce discours il est question des relations entre la France et les colonies africaines au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. L’émancipation est évoqué, et deux autres discours prononcés également à Brazzaville, celui de 1946 et celui de1958, viendront annoncer l’indépendance de l’Afrique noire française. 
En 1945, le premier député congolais, Félix Tchikaya, est élu à l’Assemblée constituante à Paris. En 1956, l’Abbé Fulbert Youlou remporte les élections municipales de 1956 en battant Jacques Opangault et Félix Tchikaya. 

Le 28 septembre 1958, le Congo devient une République autonome suite à la victoire du « OUI » lors du référendum sur la Communauté française. 
En 1959, l’Abbé Fulbert Youlou devient le premier président de la République. 
Le 15 août 1960, le Moyen-Congo accède à l’indépendance et devient la République du Congo. 


Sources : M. SORET, Histoire du Congo-Brazzaville, Ed. Berger-Levrault, 1978; Ibrahima Baba KAKE : Dona Béatrice, la Jeanne d’Arc congolaise, Ed ABC/NEA 1976.Afrique contemporaine, revue trimestrielle (La documentation Française)Kouvouama, Abel, HYPERLINK "http://www.nekongo.org/matswa1.html" André Grenard Matsoua, l'autre Simon Kimbangu
          

1 commentaire:

  1. Il faut mettre à jour votre page. Les Mbochis sont arrivés au Congo, dans les années 1940 !!!

    RépondreSupprimer